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Nice Ultimed

Ballade en Méditerranée...

  

Le mot du vainqueur: Le Varne (Kelta Nacio)

Salut à tous,


A la demande générale de tous les pilotes de DeLorean, voici le résumé de la course.


Prologue :

     Voici environ un an, la course Au large de Saint Tropez était la première à laquelle je participais (en dehors du Vendée Globe qui avait été mon stage Jules Verne pour grand débutant : un tour du monde en juste 80 jours). Sans option, avec la touche Help en guise de routeur vu que j'ignorais jusqu'à l'existence de zezo, et malgré un petit échouage au cap corse, j'avais réussi à tenir la 300eme place environ, à l'approche des Baléares. Malheureusement, lorsque je m'étais réveillé, une heure après Minorque, les vents ne m'avaient pas laissé d'autre choix qu'un demi tour presque complet et j'ai finalement passé la ligne 597eme.
     Cette première expérience du parcours Corse Sardaigne Minorque me laissait donc espérer un résultat sympa sur cette édition niçoise.


Choix des options :

     J'avais le souvenir de conditions de vents changeante tout au long de la course, donc une voile supplémentaire qui ne serait utilisable que peu de temps, mais des manœuvres nombreuses encore augmentées par les balises supplémentaires sur le parcours. J'optais donc pour les winchs.


Le départ :

     PAN !!! Une mouette tombe. Les géants s'élancent. Ils déploient leurs ailes dans la baie des anges.

 

Le premier tour :

     Et première porte, appréhension, ne pas refaire l'erreur de l'an dernier. Mais ça passe.
     Descente de la Corse, zezo me suggère de m'éloigner de la côte, je comprend pourquoi, donc j'approuve. D'autant que c'est plus confortable : deux longs bords jusqu'à la bouée 2 et j'ai 5 autres bateaux à charge. Qui a dit "Famille nombreuse, famille heureuse." ?
     Puis, la Sardaigne. Enrouler des vents tournants. Puissants aussi, cela va très vite, j'ai un peu peur, je serre mon doudou.
     Contournement. Tout droit entre les deux caps du sud de la Sardaigne, une petite pause, la nuit est tombée mais elle est quand même belle, la lune me fait un clin d’œil, miroitements, un dauphin me fait un clin d’œil, des dauphins, ils jouent dans le sillage, une sirène aussi, elle se tourne vers moi pour me faire un clin d’œil. HORREUR !!! C'est Brigitte Macron !!!
     Réveil en sursaut, la forme du clavier imprimée sur la joue. Les yeux sur l'écran, ce traître qui n'a rien fait pour m'alerter et regarde en rigolant mon voilier filer vers la troisième bouée ... du mauvais coté !!! Je redresse la barre en catastrophe, TWA inférieur à 40, frôle l’île, une partie du bastingage est arrachée. Mais encore une fois, ça passe.
     Ensuite, c'est l'étape de repos : vent debout, TWA 40 pendant presque toute la traversée jusqu'au Baléares.
     Minorque, "Pardon Monsieur, Marseille s'il vous plaît ?  --  C'est tout droit. Suivez la sardine géante."
     Contournement des îles du Frioul, puis remake du film "Les évadés du Château d'If." Devant moi, je vois les bagnards virer pour se faufiler le long de la côte sous le nez des douaniers. Mais plus loin, une zone de vent faible me semble propice à une embuscade. Je continue donc tout droit, vers le grand large, vers la liberté. Les autres costumes rayés me rejoignent plus tard, trop tard : la zone calme les a retardés et je prend la tête. Zezo me signale que je ne suis pas suffisamment au large. Je corrige par un double changement de bord avant de réaliser qu'il est en train de charger de nouveaux gribs et qu'il raconte en conséquence n'importe quoi. Zut ! Il est 13h, fin de la deuxième journée.
     Passage entre Giens et Porqueroles. Puis cap au nord, vers les îles de Lérin dont je constate, à nouveau un peu tard, qu'elles sont invisibles sur la cartographie de zezo qui me demande sans sourciller de naviguer à travers. Obligé du coup à un nouveau double virement (ou empannage, je ne sais plus) juste avant de clôturer ce premier tour. Ouf !

 

Le deuxième tour :

     Retour vers le futur, ou au moins vers la Corse. Je venais de faire deux erreurs pour avoir mal utilisé zezo, donc coup d’œil au rétroviseur. A ce moment là j'ignore encore que Claude s'est échoué près de Marseille, trop occupé par mes propres manœuvres, mais il s'en est bien remis puisqu'il me talonne de près. Barrick78, par contre, s'il a évité les îles de Lérin, a ensuite continué tout droit et se trouve coincé derrière une presqu’île. Je vérifie la position de Grogogoth qui n'apparaît pas parmi mes "amis" contrairement à MacFly, mais je ne crois plus trop aux chances des C0. Devant, ce n'est pas mieux pour la tête de course (AO) : sur près d'une dizaine de routes vérifiées seuls deux leaders ont passé le cap corse sans manœuvres supplémentaires, voire échouage, je les imite, j'ai apprivoisé le Cap Corse. (Je suis très fier : apprivoiser un corse, c'est tout de même un exploit !)
     Je descend vers le Sud, les vents en font autant. Rien à voir avec les conditions lors du premier passage. Meilleur angle, plus grande vitesse, compromis à trouver ou au moins à chercher. Claude me prouve que je suis trop loin de la côte en remontant dangereusement et je termine cette dernière journée en me décalant vers l'Ouest.
     Quatrième journée dans la pétole à l'Est de la Sardaigne. Le temps que nous atteignions la bouée 3 elle est passée à l'Ouest. Devant, les AO tournent à 90 degrés, droit au Sud pour l'éviter. Nous avons 6 heures de retard sur eux, mais le temps que nous arrivions la zone de calme s'est déplacée ce qui nous dispense d'un aussi long détour et à l'approche de Majorque le retard s'est réduit à moins de 4 heures.
     Début du cinquième jour. "Alors mon gars, elle était bonne cette sardine ? - Sais pas, m'sieur. Pas trouvé de poêle assez grande pour la faire cuire !"
     Remontée vers la France, Claude plus à l'Ouest me rattrape et même me dépasse, mais j'aurai un meilleur angle pour la suite.
     Gribs de 18h : les vents ont un peu tourné avantageant la route Est. Claude à compris, se décale et je le retrouve bientôt sur mon tribord mais 2 milles derrière.
     Un dernier tour de piste : Frioul, la côte qu'il faut cette fois longer, Porquerolles par le Sud pour changer, et dernière ligne droite jusqu'à l'arrivée. Je suis 133eme, un dernier changement de voile que je décide de ne pas faire, pour quelques pour cent de plus sur la vitesse à une demi heure de la ligne, cela ne vaut pas le coup et je gagne encore une place avant de passer celle-ci. Claude est sur mes talons. Derrière à trois heures de là, cela ferraille dur pour les places suivantes. Ce sera finalement Tibalus, Grogogoth, premier C0, Le Corbeau et McFly.

Épilogue :

     Le lendemain 8 Août, férié, fermé fenêtres et volets pour échapper à la chaleur. Dans la pénombre, dormis tout l'après-midi : les trois autres courses sont quand même bien plus tranquilles !

B. alias Le Varne alias Kelta Nacio

P.S. Rassurez vous : Brigitte n'est pas revenue.

...

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